Éditorial

Nous vivons dans une période où les événements surgissent l’un après l’autre et où nous sommes peu conscients de l’importance des relations, moments et rencontres qui nous aident à approfondir le regard sur notre propre vie et destinée; et, en même temps, à comprendre comment nos actions affectent les autres.

Si nous parlons d’une œuvre sociale, il est très important de mesurer dans le temps l’impact qu’elle produira, qu’il soit économique, social ou environnemental. Par ailleurs, la vision de changement systémique est présente, où les actions, si petites soient-elles, sont destinées à générer à long terme de nouvelles formes de relations entre les institutions, le secteur public et privé.

Cependant, nous ne pourrions poursuivre sans nous demander où se situe la personne dans ce schéma. Pourquoi penser à un changement de système ou à des secteurs d’impact s’ils ne sont pas destinés à améliorer la vie des personnes?

Tous les entrepreneurs, et spécialement les sociaux, ne devons pas perdre de vue cet aspect, parce que toute la technique, les méthodologies et systèmes n’auront de valeur que si l’être humain en est le centre. Tout autre objectif mettrait en priorité des intérêts particuliers, se transformant en violence et conquête d’espaces, uniquement dans le but d’avoir accès à un quelconque type de pouvoir.

“La vie ne représente pas le temps qui passe, mais le temps de rencontre” dit le pape François (Fratelli tutti 66), et après 12 ans à Trabajo y Persona, nous pourrions uniquement nous en tenir aux résultats du temps qui passe, qui sont importants, ou regarder les rencontres avec tant de personnes qui nous ont fait connaître l’importance d’être face aux besoins et répondre avec notre unique arme: le désir de travailler.

“Le temps est supérieur à l’espace. Ce principe permet de travailler à longue échéance, sans avoir l’obsession de résultats immédiats. Il permet de supporter avec patience des situations difficiles et adverses, ou les changements de plans que le dynamisme de la réalité impose. Donner la priorité à l’espace conduit à perdre les esprits pour tout résoudre immédiatement, afin d’essayer de posséder tous les espaces du pouvoir et de s’autoaffirmer. … Donner la priorité au temps signifie davantage de s’occuper d’entreprendre des processus que de posséder des espaces.” (Evangelii gaudium 223).

Nous poursuivons notre tâche avec cette certitude, en créant un impact, en recherchant un changement systémique, avec patience; parce que la transformation de notre vie, de même que celle des autres, est le résultat d’un processus et non de la conquête d’un espace ou de changements radicaux du jour au lendemain. C’est pour cela que nous vous invitons à poursuivre ensemble le chemin, le temps que Dieu décidera.